Dans les territoires désertés par les médecins, une cabine de télémédecine permet aux patients d’être “auscultés” à distance
Un “petit cabinet médical connecté”
Ecran d’ordinateur pour guider le patient ou organiser une consultation médicale à distance, instruments de mesures mais aussi stéthoscope, dermatoscope ou encore rétinographe… La cabine est présentée comme un véritable “petit cabinet médical connecté”.
D’ores et déjà, la cabine permet aux patients qui le souhaitent de recueillir certains paramètres de leur santé – poids, pouls, tension, rythme cardiaque – transmis ensuite à un généraliste qui, en fonction, décide de l’opportunité d’une consultation.
Une seconde étape de l’expérimentation, encore soumise à l’aval de l’Agence régionale de santé, permettra de prendre rendez-vous avec un généraliste en visio-conférence.
La relation médecin-patient menacée ?
“La cabine ne remplace pas le médecin”, assure Rémi Bouvier, directeur général de la Mutualité Loire.
“Je n’imagine pas une demi-seconde qu’une machine puisse prendre la place d’un humain mais elle peut être un support“, complète Clotilde Robin, vice-présidente de l’agglomération roannaise.
“Il faudra vérifier que tout ça s’inscrive dans un parcours de soins”, prévient le secrétaire général de l’Ordre des médecins de la Loire, Jean-François Janowiak. “Dans un territoire en tension, si cela peut soulager (…) alors ça peut avoir un intérêt.”
Discours très différents chez les généralistes locaux :
“Nous avons découvert l’existence de cette cabine par la presse. Il n’y a pas eu de concertation. C’est inadmissible et scandaleux“, déplore le docteur Bruno Pagès. Il fustige une “opération commerciale et publicitaire d’une mutuelle”.
“C’est une remise en cause de la relation médecin-patient”, abonde Michel Séraille, généraliste depuis 37 ans à Roanne.
“La cabine (…) n’est qu’un outil utilisé par un praticien, rétorque Rémi Bouvier. Mieux vaut une télémédecine que rien”.
Sources :